UNE AFFAIRE MORTELLE !!!

Une chose me déplait au plus haut point. Je pouvais la digérer si Binta Diatta, pour qui j’ai une grande estime, n’y est pas mélée. Cette jeune dame est la petite sœur d’une camarade de classe. Fatou Kiné ne m’a jamais fait de mal, donc, j’ai vu comme un affront l’audace de sa petite sœur. En effet, durant les vacances, j’ai retardé mon retour sur Dakar pour savourer les délices de ce qui fonde ma vie. Oui, rien de plus grandiose que cet élément via lequel nous manifestons notre élan vital. Pour mon compte, j’aime à revendiquer cet aspect immatériel de mon existence tant il structure ma personnalité. Bon, pour tout dire, j’ai décidé de porter l’affaire devant les instances d’arbitrage. Quand j’ai entamé la rédaction de ce qui explique mon coureau, avant de prendre un soupir, j’avais déjà bouclé les 32 pages du cahier qui me reste de ma classe de seconde. Pour continuer le travail de dénonciation et de revendication, j’ai fait un saut chez le boutiquier. Malheur à moi, il a refusé de me donner un cahier à crédit. Ce boutiquier m’inspire la nausée. Pour autant, je ne compte pas orienter un révolver envers sa personne au risque de voir la DIC encercler mon paisible quartier. Ah la vie, grand-mère me disait de ne point faire confiance à un commerçant. Ce boutiquier m’a trahi. Je lui confiais mon argent qui pouvait atteindre une somme de 50 000 F CFA. Chose grandiose si nous savons que les étudiants du Sénégal ne perçoivent que 18 000 du CFA dévalué depuis 1994 ou 36 000 au plus.

Pour ne pas m’énerver devant l’inacceptable, j’ai décidé me retirer dans mon coin. Et pourtant, la situation parait si insoutenable que la taire relèverait d’une mauvaise foi.

Pour peu que je puisse reconnaitre avoir suspendu ma foi, je ne suis pas un athée…

A SUIVRE